April 21, 2023
21/4/2023

Le Parlement ougandais a adopté un projet de loi criminalisant les personnes LGBTQIA+ et prévoyant la peine de mort pour certains délits

Les législateur·rice·s ougandais·e·s ont approuvé un nouveau projet de loi qui contient certaines des lois “anti-gay” les plus sévères au monde. La nouvelle législation prévoit jusqu'à 20 ans de prison pour les personnes s'identifiant comme LGBTQIA+ et même la peine de mort dans les cas d'"homosexualité aggravée".

Le terme "homosexualité aggravée" est utilisé pour décrire les actes sexuels commis sans consentement ou sous la contrainte, sur des enfants, des personnes souffrant d'un handicap mental ou physique, par un "délinquant en série" ou impliquant l'inceste, et la peine de mort peut être imposée dans de tels cas.

Cette nouvelle loi opprime encore davantage les personnes LGBTQIA+ en Ouganda, où les relations homosexuelles étaient déjà illégales et passibles d'une peine d'emprisonnement à perpétuité. La législation vise un large éventail d'activités, notamment la promotion et l'encouragement de l'homosexualité et la pratique de l'homosexualité.

Le promoteur du projet de loi affirme qu'il vise à protéger les valeurs familiales traditionnelles, la culture et les croyances du pays. Cependant, les législateurs de l'opposition et les groupes de défense des droits ont condamné la loi comme une violation des droits humain fondamentaux et une atteinte aux droits à la vie privée et à la liberté d'expression et d'association. La loi pourrait conduire à des arrestations massives et à des violences collectives à l'encontre des personnes LGBTQIA+, laissant beaucoup d'entre elles dans la crainte d'être démasquées. Le sentiment anti-LGBTQIA+ est profondément ancré en Ouganda, un pays d'Afrique de l'Est très conservateur et religieux, et a appelé les politicien·ne·s à cesser de cibler les personnes LGBTQIA+ à des fins politiques.

Le projet de loi devrait être soumis à l'approbation du président Yoweri Museveni. Ce dernier a déjà qualifié les personnes homosexuelles de "déviants". La société ougandaise, profondément conservatrice et religieuse, est depuis longtemps hostile aux communautés LGBTQIA+. L'Ouganda a fait la une des journaux internationaux en 2009 lorsqu'il a présenté un projet de loi contre l'homosexualité qui prévoyait une peine de mort pour les relations sexuelles homosexuelles. En 2014, les législateur·rice·s ougandais·e·s ont adopté un projet de loi qui prévoyait l'emprisonnement à vie au lieu de la peine de mort pour les personnes LGB, mais qui a finalement été annulé.

ARTICLE ORIGINAL

RETURNRETOUR